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De l'enfance à Centrale

Ils sont nés dans les années 30 et étaient encore dans la petite enfance lorsqu'éclata la guerre en 1939.
Ils subirent l'exode, l'occupation, les privations, la faim, le manque de soins, et partagèrent avec leurs familles peurs et angoisses devant les arrestations ou sous les bombardements.
Ils avaient dix ou douze ans lorsque survint la Libération.
Ils découvrirent avec joie le chewing gum, le lait condensé, le chocolat et les oranges que leur lançaient les Américains du haut de leurs énormes camions GMC.
Puis la période dite de Reconstruction qui perdura dans les trente glorieuses enthousiasma leur adolescence. C'était le temps heureux des surboums où ils dansaient swing, boogie-woogie, slow, rumba ou pasodoble sur les 78 tours diffusant les rythmes de Glenn Miller, de Sydney Bechet, Lionel Hampton ou des groupes sud-américains.
Ils étaient gais, insouciants, sifflant et chantant à pleins poumons, pleins de confiance en un avenir toujours meilleur.
Les 2 CV Citroën, les 4 CV Renault commençaient à sillonner les routes encore pleines de nids de poule tandis qu'ils bricolaient de vieilles guimbardes.
Au début des années 50 pourtant, tout n'était pas si facile. La guerre froide faisait peser la menace d'une explosion de terreur atomique, les empires coloniaux s'écroulaient dans de sanglants soubresauts, l'idéologie communiste connaissait son apogée en URSS, en Chine, et se propageait sur toute la planète.

A Centrale

Polytechnique et Centrale tenaient le premier rang des Grandes Écoles, suivies de près par les Mines, les Ponts, Sup'Elec, Sup'Aéro
En 1954, au moment où tombait Dien-Bien-Phu, 1896 candidats se présentèrent au concours de Centrale pour seulement 220 places à pourvoir.
Les heureux élus se faisaient la course sur leurs vélos, Vélosolex, Mobylettes, Vespa et autres Lambretta, Terrot, Motobécane, Jawa ou BMW depuis la résidence des élèves rue de Cîteaux jusqu'à l'école rue Montgolfier.
Dans les amphis, l'ambiance généralement studieuse tournait parfois au chahut, et à la mise en boîte des professeurs en particulier lors des "enterrements". Les bizuthages délibérément cocasses n'avaient rien du caractère parfois humiliant, méchant, ou même sadique qu'ils connurent parfois plus tard dans quelques autres établissements
Des idylles se formèrent, quelques-uns se marièrent. La seule "chameau" de la 57 fut même séduite par un camarade disposant de l'atout suprême : il était de la 56 !...
Quatre options en dernière année permirent à chacun d'orienter sa carrière.
Le diplôme fut attribué et le rang de sortie déterminé par le cumul des points acquis chaque année (coefficient 3) et par le projet final (coefficient 1). La Promo 57 eut le plaisir de voir l'un de ses plus jeunes membres, François Greiveldinger, maintenir son rang de Major de l'entrée à la sortie de l'Ecole.

Après le diplôme

Au début de l'été 57, la plupart répondirent dans la foulée à l'appel du service militaire, Jean-Pierre LEHEU à Saumur puis Jehan LAMBERTI en Algérie périrent sous l'uniforme. Ils restent présents dans nos mémoires tout particulièrement lors de l'hommage rendu ce soir
D'autres décidèrent de poursuivre d'abord leurs études en France (par exemple à l'Institut Français du Pétrole) ou dans des universités étrangères (par exemple à Stanford ou au M.I.T.), préfigurant les échanges actuels beaucoup plus larges, mieux encouragés et soutenus.
Pendant les décennies qui suivirent, quelques camarades, parmi lesquels le Major, les Délégués, les membres de groupes professionnels ou régionaux, maintinrent avec un grand dévouement les liens tissés entre les camarades de la Promo largement dispersés, et avec l'Association. Citons en particulier Jean-Pierre Auber, Gérard Pedraglio, Jacques Ollivon, Jean-Pierre Sauvan-Magnet.
Etudes, Production, Finance, Religion, Enseignement, Recherche, il n'est guère de domaine d'activité qui ne fut abordé aux quatre coins, si j'ose dire, de la planète par les Centraliens 57. De l'extraction des matières premières, de leur transformation, jusqu'à l'élaboration des produits les plus sophistiqués, il n'est guère d'industries qui ne les ait employés : automobile et aéronautique, matériel ferroviaire, transports de surface, maritimes et aériens, énergie nucléaire, sidérurgie, papeterie et pâte à papier, génie civil, bâtiments et infrastructures, textile, agroalimentaire, chimie minérale et organique, informatique et bien d'autres. De même pour les services : administration, banque, finance, conseil, publicité, assurances, éducation etc ….

Les Seniors

En 1997, quarante ans après la sortie d'Ecole, certaines carrières touchaient à leur fin.  La promo 57 célébra cet anniversaire  lors d'un voyage brillamment organisé  par Jean-Pierre Sauvan-Magnet au fil du Nil, du Caire à Abou Simbel.
 Le succès de cette initiative conduisit les Délégués à proposer tous les cinq ans un voyage d'une à deux semaines à l'étranger et entre-temps des voyages de trois ou quatre jours dans les diverses régions françaises.
le dernier en date, de Moscou à Saint-Pétersbourg par les voies navigables, la Promo 57 célébrant ainsi son jubilé et ses membres devenant les plus jeunes "Vétérans"
 tous très heureux de pouvoir accueillir et honorer aujourd'hui leurs Anciens.